Trouver le bon accompagnement pour son enfant en difficulté ou en souffrance à l'école n'est pas toujours chose facile. Pourquoi consulter un psychopédagogue ? La problématique de votre enfant peut-elle faire l'objet d'un suivi en psychopédagogie ? Autant de questions qu'il est légitime de se poser avant toute démarche et auxquelles cet article a vocation à répondre.
Sommaire
Des difficultés d'apprentissage
L'absence de motivation
Une faible estime de soi
Des émotions difficiles à gérer
Des relations conflictuelles aux autres
Petit tour d'horizon des bonnes raisons d'avoir recours à un psychopédagogue pour votre enfant
Méconnue et mal reconnue en France, la psychopédagogie a pourtant toute sa place dans la prise en charge de l’enfant en difficulté.
Parce qu’elle fait écho au terme de « pédagogie », il est facile d’imaginer que seules les difficultés d’apprentissage peuvent faire l’objet d’un suivi chez le psychopédagogue. Pourtant, c’est bien une prise en charge plus globale qui se joue pour permettre à l’enfant et sa famille de retrouver une dynamique positive.
Des difficultés d'apprentissage
En bref : La psychopédagogie permet une prise en charge globale des difficultés scolaires de l'enfant en proposant un travail de fond sur les apprentissages qui posent problème ainsi que l'explicitation des difficultés et des fonctions cognitives en jeu. Un travail en méthodologie permet le réinvestissement en classe.
Que regroupe-t-on sous le terme de « difficultés d’apprentissage » ? Il s’agit ici de désigner aussi bien les difficultés passagères - qu’elles soient liées à un contexte familial compliqué, à une scolarisation qui peut s’avérer source de stress ou à une surcharge cognitive temporaire (lors de l’entrée dans la lecture, par exemple) - que les difficultés durables, reconnues comme des troubles des apprentissages.
Pour les élèves concernés, l’école peut rapidement devenir une source d’angoisse et d'échecs si ces difficultés ne font pas l’objet d’une prise en charge et d’un accompagnement spécifique.
L’intérêt de la psychopédagogie est de proposer à l’enfant un espace de liberté, en dehors du contexte scolaire anxiogène ou du cercle familial, au sein duquel il peut poser des mots sur ses difficultés et se voir entendu et compris. L’explicitation des difficultés rencontrées permet de travailler à la compréhension et à l'acceptation de celles-ci ainsi qu'à une meilleure connaissance de son propre fonctionnement cognitif. Dès lors, un accompagnement pédagogique et méthodologique peut se mettre en place, au sein duquel l’enfant ou l'adolescent est partie prenante : il travaille sur ses difficultés et peut, avec l’aide du psychopédagogue, utiliser ou créer des outils méthodologiques pour soulager sa charge cognitive en classe.
De fait, le psychopédagogue ne travaille pas seul et ne peut s’exclure du contexte scolaire de l’enfant : une bonne connaissance du système éducatif et une liaison régulière avec les enseignants de l’enfant sont gages de progrès.
Pour compléter l'apport méthodologique, un travail de fond sur la confiance en soi et la motivation est à mener en parallèle.
L'absence de motivation
En bref : En proposant à l’enfant d’identifier des pistes de motivation qui lui sont propres (intrinsèque) et les contours d’un cadre propice à ses apprentissages et à sa réussite (motivation extrinsèque), le psychopédagogue élabore avec l’enfant des stratégies qui lui permettent de gagner en efficacité et de renouer avec l’école.
Face aux difficultés scolaires, aux mauvaises notes qui s’accumulent, et plus encore à l’adolescence, il est normal, pour les enfants, de perdre toute motivation à aller à l’école. Les devoirs deviennent un supplice pour tout le monde et l’enfant (ou l’adolescent) va repousser indéfiniment les tâches à effectuer pour s’éviter un échec ou un mauvais moment à passer.
C’est, à nouveau, en travaillant sur la verbalisation des ressentis de l’enfant que le psychopédagogue lui permet de s’interroger sur les causes de cette absence de motivation, voire sur sa tendance à la procrastination. Par la suite, le travail mené en psychopédagogie, notamment par le jeu, permet à l’enfant de retrouver un certain plaisir dans l’apprentissage, en même temps qu’un sentiment de réussite individuelle qui lui redonne le goût d'aller à l'école. Le psychopédagogue doit aussi, avec l’implication de l’enfant toujours, élaborer des stratégies qui jouent sur l’aspect extrinsèque de la motivation : s’accorder des récompenses, définir un environnement propice au travail, apprendre à gérer son temps, à demander de l’aide… Tous ces leviers d’action permettent à l’enfant d'apprendre à se connaître (il s'agit de la métacognition) pour mettre en œuvre, en classe et dans ses apprentissages, des stratégies efficaces de travail.
En travaillant sur l'autorégulation de sa propre motivation, l'enfant gagne en efficacité dans sa mise au travail : ce sentiment valorisant vient alors panser une estime de lui-même souvent en chute libre.
Une faible estime de soi
En bref : En aidant l'enfant à changer de regard sur lui-même, le psychopédagogue lui permet de mettre à jour ses faiblesses et ses forces. En étant ainsi capable de déterminer les qualités sur lesquelles il peut s'appuyer, l'enfant trouve les ressources et développe les bonnes stratégies pour reprendre confiance en lui.
Qu’est-ce que l’estime de soi ? Scientifiquement, il s’agit du degré de satisfaction que ressent l’individu en fonction de ce que la valeur qu’il pense avoir au sein de la société.
Lorsque c'est l'école qui joue le rôle de la société, il est facile de comprendre comment les difficultés scolaires vont influer sur l'estime que les enfants ont d'eux-mêmes. Mais il en va de même de nombreux enfants et d’adolescents qui ne trouvent pas à l’école ou dans les relations interpersonnelles qu’ils entretiennent avec leurs camarades le miroir dont ils ont besoin pour prendre confiance en eux.
Parce qu’ils sont différents, atypiques, certains enfants peuvent se retrouver en situation de harcèlement et ainsi être grandement fragilisés dans la construction de leur individualité. D’autres enfants, bons, voire très bons élèves, vont courir inlassablement après de meilleurs résultats et se dévaloriser constamment sans jamais parvenir à se considérer à leur juste niveau. En proposant à ces enfants d’identifier leurs forces, tant sur le plan scolaire ou sur le plan personnel, le psychopédagogue leur permet de porter un nouveau regard sur eux-mêmes. Ce travail de métacognition permet de revenir sur d’éventuels traumatismes passés pour mettre en œuvre des stratégies qui ont pour objectif d’apaiser les angoisses des enfants ou des adolescents. Par ailleurs, une bonne connaissance de leurs limites leur permet également de retrouver un certain apaisement en étant capable de déterminer où s’arrêtent leurs capacités et à quel moment il devient nécessaire de solliciter de l’aide ou de s’appuyer sur les stratégies de soutien développées lors des séances.
Ces deux derniers aspects, motivation et estime de soi sont non seulement liés entre eux mais sont également des leviers puissants pour aider l’enfant en difficulté. En parallèle, un travail sur les relations interpersonnelles de l’enfant, au sein du cadre familial ou dans son milieu scolaire, peut être mené pour apaiser le quotidien.
Des émotions difficiles à gérer
En bref : La gestion des émotions est essentielle dans les relations que l’enfant entretient avec son entourage mais également dans celles qu’il entretient avec ses propres apprentissages. En l'aidant à apprivoiser sa frustration ou sa colère, la psychopédagogie permet à l'enfant de gagner en sérénité au quotidien.
La gestion des émotions et notamment dans le cadre d’interactions sociales, au sein de la famille ou à l’école, est le fait des fonctions exécutives et plus particulièrement de l’inhibition qui joue également un rôle dans la réussite scolaire.
La capacité à gérer ses propres émotions repose sur une bonne identification de celles-ci afin que l’enfant soit en mesure de déterminer la réaction qu’il lui est possible d’avoir dans le contexte qui est le sien. En effet, c’est souvent la gestion des émotions négatives telles que la colère ou la frustration qui pose problème en engendrant des comportements inappropriés, dans le cadre familial par exemple, ou un désengagement des apprentissages, dans le cadre scolaire.
Le psychopédagogue vient donc accompagner les émotions de l’enfant en lui proposant un espace d’expression au sein duquel elles sont accueillies et verbalisées pour ensuite analyser leurs conséquences et travailler à leur régulation. Le travail par le jeu est notamment très efficace pour développer les capacités attentionnelles, l’apprentissage de la frustration et la gestion de soi. Enfin, la verbalisation des difficultés émotionnelles en jeu dans le cadre des difficultés scolaires permet à l’enfant de développer son esprit critique et une certaine souplesse à l’égard des contraintes de l’école : il doit être en mesure d’accepter de ne pas tout savoir tout de suite, de prendre des risques, de se confronter à l’échec et à lui-même.
L’implication de la famille et la bonne liaison avec le système scolaire sont indispensables pour offrir à l’enfant l’espace dont il a besoin pour progresser et être en mesure de réinvestir les progrès réalisés en séance.
Des relations conflictuelles aux autres
En bref : La relation aux autres peut être difficile pour un enfant qui manque de confiance en lui ou ne parvient pas à mettre des mots sur ses difficultés et ses émotions. La psychopédagogie lui offre un espace d'expression et de réflexion qui lui permet de se décentrer et de développer son sentiment de préoccupation à l'égard de ceux qui l'entourent.
Ce dernier point est inextricablement lié aux précédents si l’on considère que les relations difficiles que l’enfant ou l’adolescent entretient avec son entourage sont liés d’une part à la construction de son individualité et de sa place dans la société et, d’autre part, à la gestion des émotions, qu’il s’agisse des siennes ou de celles d’autrui.
En accompagnant l’enfant dans son travail précédemment cité sur la motivation, l’estime de soi et la gestion de l’échec ou de la frustration, le psychopédagogue lui permet de retrouver une certaine sérénité face aux apprentissages mais également face aux enseignants : la gestion de ses émotions influe ainsi directement sur celle des comportements d’opposition, en particulier en classe ou au sein de la famille, notamment dans le cas d’un trouble de l’attention (TDA/H). Dans certains cas, un programme d’accompagnement familial peut même être mis en place pour favoriser une prise en charge globale des conflits intra-familiaux.
Dans d’autres cas, des élèves qui entretiennent à l’égard des autres des relations tyranniques ou qui vont adopter des comportements de harcèlement vont trouver dans la psychopédagogie l’occasion d’exprimer leurs ressentis tout en développant leur empathie et leur capacité à s’extraire du groupe pour se préoccuper des autres.
C’est, enfin, la même dynamique qui se met en place dans le cas de relations fraternelles difficiles : le suivi individuel en psychopédagogie donne à l’enfant la possibilité d’exprimer son ressenti et de décentrer son point de vue pour lui redonner conscience de sa place au sein de la famille et confiance en lui-même.
Sources de l'article